Un temps appelée capitale de la chaussure, la ville de Romans-sur-Isère n’est plus que la pale reflet de ce qu’elle a été à une époque. C’est dans les 1850 que prend son origine l’industrie de la chaussure de la commune de Romans-sur-Isère située dans le département de la Drôme. Dans les années 1920-30, elle véritablement prendre son essor en se spécialisant notamment dans la chaussure de luxe. Cela va durer jusque dans les années 1980. A partir de cette décennie et de la nouvelle concurrence offerte par la mondialisation, les fabricants vont connaître de plus en plus de difficultés. Peu à peu les usines vont fermer.
En 2014, les deux grandes marques emblématiques que sont Charles Jourdan et Stéphane Kélian mettaient la clé sous la porte. Il ne restait plus qu’un tanneur appartenant au groupe LVMH et quelques marques de chaussures haut de gamme, dont Laure Bassal ou Robert Clergerie. Mais depuis le mois d’août, deux jeunes Parisiens ont décidé de reprendre l’atelier de Jourdan et Kélian pour y installer leur nouveau projet. Ils ont même décidé d’employer d’anciens ouvriers de chez Jourdan et Kélian.
Des métiers autour de la chaussure
Le couple ayant repris l’atelier est formé de Priscille Demanche, une jeune créatrice, et de Xavier Porot, un ingénieur. Ils sont notamment à l’origine de la marque Bichette by Ellips. Il avait déjà essayé l’aventure en France il y a quelques années. A la recherche d’usines française pour produire des chaussures de qualité en petite quantité, personne n’avait alors accepté leur offre. Ils s’étaient donc tournés vers l’Espagne. Cependant, ils en sont revenus déçus de la façon de faire qui limite la créativité et la qualité.
C’est pourquoi ils ont décidé de retenter l’expérience en France en s’installant dans les anciens ateliers de Jourdan et Kélian. Ils ont pour cela investi une somme de 500 000 euros. Pour ce projet, Xavier et Priscille ont faire des recherches au niveau d’une centaine de fournisseurs afin d’avoir une idée précise du coût de production. Ils ont ainsi pu créer l’atelier Le Soulier Français. Celui-ci réuni de jeunes créateurs français. Cet atelier va de la recherche de fournisseur à la fabrication de chaussures en passant par les différents services indispensables comme le développement des produits, la logistique, etc.
Une équipe notamment constituée d’anciens ouvriers de chez Jourdan et Kélian
Afin de concevoir des chaussures de qualité, Priscille Demanche et Xavier Porot se sont notamment appuyés sur des personnes d’expérience. En effet, ils ont recruté d’anciens ouvriers de chez Jourdan et Kélian. Le couple parisien a même décidé de leur céder 20 à 30 % du capital.
Ce made in France a déjà fait parlé de lui puisque des créateurs commencent déjà à s’intéresser à l’atelier le Soulier Français. C’est notamment le cas d’Amélie Pichard, de Gordana Dimitrijevic et de Fred Marco qui ont chacun décidé de produire leurs chaussures dans cet atelier. D’autres grands noms ont également évoqué leur intérêt. Une bonne nouvelle pour Xavier et Priscille et leurs employés. D’ailleurs, la confiance est au rendez-vous puisque les deux fondateurs aimeraient doubler leur production d’ici à 5 ans et embaucher de nouvelles personnes.